Maîtrisez l'Irrigation en 2024 : Un Guide Complet pour des Cultures Florissantes

En 2020, 7,3% des terres agricoles étaient irriguées en France. Et ce chiffre devrait encore augmenter. Face à l'évolution des conditions climatiques, l'irrigation devient un enjeu de plus en plus important pour garantir le rendement des récoltes agricoles mais aussi pour l'entretien des jardings et potagers chez les particuliers.  Mais quelles sont les différentes techniques d'irrigation ? Les bonnes pratiques ? Et le cadre légal pour irriguer ses cultures et son potager ? Réponse dans cet article !

C'est quoi l'irrigation ?

L'irrigation est utilisée pour assurer le rendement des parcelles. Elle consiste à fournir de l'eau de manière contrôlée aux fourrages (maïs, herbe, trèfle...) et autres céréales (blé, orge...) pour les aider à se développer de manière optimale. Le développement de cette plante va dépendre de plusieurs facteurs, notamment la période d'arrosage, mais aussi la qualité des sols et la variété de la culture. L'irrigation en agriculture est une pratique cruciale pour assurer des récoltes abondantes, favoriser la croissance des cultures et garantir la sécurité alimentaire. Elle intervient en complément des ressources pluviales et des ressources issues des nappes phréatiques. Les techniques et les technologies avancées de l'arrosage (comme on l'appelle couramment) vont varier en fonction des besoins spécifiques de chaque culture et de l'environnement local.

Mais l'irrigation ne se limite pas seulement à l'apport en eau. Elle est également utilisée pour améliorer les conditions du sol, notamment pour les cultures de pommes de terre. En rendant la terre plus meuble, l'irrigation permet de réduire les dommages causés au matériel de récolte en minimisant la présence de blocs de terre secs. Cela facilite la récolte et contribue à maintenir la qualité des produits.

Elle ne s'adresse pas non plus qu'au domaine agricole : elle est très prisée chez les particuliers pour le développement des jardins et autres potagers.

Pour faire simple, l'irrigation consiste donc à faire bénéficier aux plantations d'un apport en eau qui va leur permettre de continuer à se développer pour assurer des rendements de qualité aux exploitations agricoles.

Quels sont les types d'irrigation ? Et lequel choisir ?

L'irrigation en agriculture s'effectue de différentes façons, offrant plusieurs méthodes pour apporter de l'eau aux plantations en fonction des besoins spécifiques et des conditions locales. Voici les principaux types d'irrigation utilisés en agriculture :

• Irrigation Gravitaire.

L'irrigation gravitaire est un procédé qui consiste à laisser couler l'eau à la surface du sol ou à inonder la parcelle pour la saturer en eau jusqu'à une certaine profondeur. Cette méthode est largement employée dans les plantations de rizières en Asie, où les champs sont inondés partiellement ou totalement en utilisant la gravité pour faire circuler l'eau. Ce procédé a l'avantage de réduire le phénomène d'évaporation mais elle est généralement assez coûteuse et n'est pas adaptée à toutes les régions, nécessitant de fortes périodes de précipitations.

• Irrigation par ou aspersion.

L'irrigation par aspersion est une pratique qui simule la pluie artificielle en pulvérisant de l'eau sous pression à partir de tuyaux. Pour éviter l'évaporation, il est recommandé de l'effectuer en soirée ou pendant la nuit. Cette méthode est idéale pour les grandes surfaces agricoles uniformes et nécessite un lieu de stockage de l'eau. L'irrigation par affusion est généralement mise en place avec :

• Des rampes fixes

• Des rampes mobiles

• Des enrouleurs mobiles

• Irrigation au Goutte-à-Goutte.

L'irrigation au goutte-à-goutte, également connue sous le nom de micro-irrigation, est un système automatisé qui permet de fournir la quantité d'eau nécessaire directement aux racines des plantes. Il crée un "bulbe humide" autour des racines, assurant une utilisation efficace de l'eau tout en réduisant le gaspillage. Cette méthode est particulièrement appréciée des maraîchers, horticulteurs et pépiniéristes. Elle nécessite un temps d'installation important en amont et est en revanche moins adaptée à certaines plantations comme le maïs ou le blé.

• Irrigation Souterraine.

L'irrigation souterraine est un mécanisme sophistiqué qui fournit de l'eau et des nutriments sous la surface du sol de manière localisée. Elle utilise des tuyaux enterrés à une profondeur de 10 à 50 centimètres et permet un débit contrôlé allant de 0,5 à 8 litres/heure. Cette méthode offre une irrigation par petites quantités à haute fréquence, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour certaines plantations. Cependant, son coût d'installation est généralement élevé.

	Cultures privilégiées	Surfaces privilégiées	Avantages	Inconvénients
Irrigation Gravitaire	Riz	Petites, Moyennes et Grandes	Peu d'évaporation	Mise en place coûteuse Nécessite des périodes de fortes précipitations
Irrigation par Affusion	Maïs, Herbe, Fétuque...	Petites, Moyennes et Grandes	Reproduit le phénomène naturel de la pluie Possibilité de mobilité	Nécessite un point d'eau Évaporation possible
Irrigation au goutte-à-goutte	Légumes, arbres fruitiers...	Petites et Moyennes	Impact écologique restreint	Mise en place assez longue Peu adapté aux grandes surfaces
Irrigation souterraine	Tout type de cultures	Petites, Moyennes et Grandes	Utilisation des eaux usées possible	Mise en place très coûteuse

Comment mettre en place une irrigation efficace ?

La mise en place d'un mécanisme d'irrigation efficace ne s'improvise pas ! Il ne suffit pas de simplement "arroser" les parcelles. La réalité est en effet plus complexe. Et comme expliqué précédemment, les méthodes d'irrigation seront forcément différentes selon la typologie des plantes. En agriculture, la mise en place d'une irrigation efficace dépendra de plusieurs facteurs, notamment :

• L'adaptabilité aux différentes plantations et aux conditions climatiques
• Les équipements d'arrosage appropriés.

Découvrez désormais comment appréhender ces facteurs pour que vos parcelles bénéficient de la meilleure irrigation possible. Vous allez rapidement vous rendre compte que les questions à se poser sont nombreuses. En voici quelques unes :

• Faut-il opter pour un canon ou pour une rampe dans le cadre d'une irrigation par affusion ?
• Comment optimiser sa gestion de l'eau ?
• Quel équipement est nécessaire sur le tracteur dans le cadre del'utilisation d'un enrouleur ?
• Une irrigation goutte à goutte est-elle adaptée pour mes cultures ?

S'adapter aux typologies de cultures et aux conditions climatiques

Les besoins spécifiques en eau de chaque type de culture seront différents. Par exemple, l'ensilage de maïs nécessite généralement davantage d'eau que la culture du blé. L'irrigation du blé est d'ailleurs globalement assez exceptionnelle. Elle intervient dans des périodes de sécheresse très précoce, pour garantir la pousse du jeune plant. L'irrigation doit donc être ajustée en fonction des exigences particulières de chaque culture. Elle ne sera pas la même pour du maraîchage ou des grandes cultures par exemple.

Plusieurs facteurs environnementaux doivent également être pris en compte lors de la mise en place de l'irrigation :

• Le sol.

La qualité du sol influence la manière dont l'eau est absorbée par les racines. Certains sols salins par exemple, vont consommer plus d'eau que des sols affinés.

• La topographie.

La topographie du terrain, notamment la pente, va affecter la distribution de l'eau. Si la pente est trop forte, l'eau risque de s'écouler : c'est alors le bas de la parcelle qui bénéficiera d'un arrosage plus important. Des ajustements sont alors nécessaires pour garantir une répartition uniforme de l'irrigation.

• La part de matières Organiques.

La présence de matières organiques dans le sol va aussi influencer sa capacité à retenir l'eau, ce qui doit être pris en compte dans la planification de l'irrigation.

• Les conditions Climatiques.

C'est le plus évident, mais il est tout de même nécessaire de le mentionner. Les conditions météorologiques, la pluie en tête ont un impact direct sur les besoins en irrigation. Une surveillance constante est nécessaire pour ajuster les paramètres en conséquence. Consulter la météo permettra d'adapter le programme d'irrigation sur les jours suivants.

Il est évident que selon les régions, les sols, les cultures et les conditions météorologiques diffèreront : aux exploitants agricoles ou aux particuliers d'adapter leur stratégie d'irrigation en fonction de leur environnement.

Définir le bon équipement d'arrosage

Les équipements d'irrigation jouent un rôle clé dans le processus. Il existe diverses options, les plus répandues étant :

• Irrigation au Goutte-à-Goutte

Ce mécanisme fournit de l'eau directement à la base des plantes, ce qui est idéal pour les cultures en rangées ou les jardins.

• Rampes fixes.

Ces rampes fixes assurent une irrigation de qualité sur des surfaces importantes, pour les parcelles de culture comme le maïs.

• Enrouleurs

Les enrouleurs permettent d'arroser de vastes surfaces de manière pratique en déplaçant les tuyaux d'arrosage selon les besoins. De plus en plus d'exploitations agricoles enterrent d'ailleurs les tuyaux pour réduire le temps de déplacement des tuyaux. Le déplacement de l'enrouleur est par ailleurs assez aisé : il suffit d'utiliser une barre à trou à l'arrière du tracteur pour l'atteler.

En outre, il existe des produits innovants, comme le TuberMax, qui favorisent la croissance des pommes de terre. Vous pouvez également utiliser des sondes tensiométriques ou capacitives connectées à une application pour surveiller en temps réel la quantité d'eau disponible pour vos parcelles et ainsi mieux piloter l'irrigation. Ces nouvelles technologies avancées présentent plusieurs avantages :

• Apport en eau au plus proche des besoins des plantes
• Suivi de l'évolution des besoins des plantes
• Impact environnemental moindre (seule l'eau dont la plante a besoin est fournie)
• Gain économique sur la consommation en eau

Chez Agriconomie, vous retrouverez par ailleurs une gamme de plus de 1000 pièces de matériel d'irrigation pour répondre à tous vos besoins.

Cadre légal de l'irrigation en 2024

L'irrigation en agriculture est soumise à une réglementation stricte qui vise à assurer une meilleure maîtrise des ressources en eau et à préserver l'environnement. Si vous envisagez d'arroser vos parcelles en 2024, voici ce qu'il faut savoir.

La première chose à savoir, c'est que les normes en vigueur seront différentes selon la typologie des cultures. Le décret 2006-1526, établit par exemple qu'il est interdit d'irriguer les vignes du 15 août (ou au stade de la véraison) jusqu'à la récolte.

Cependant, les contraintes peuvent varier en fonction des périodes de sécheresse, et il est impératif de suivre les décrets en vigueur. Les agriculteurs sont autorisés à irriguer leurs parcelles en l'absence de pluie, sauf si un arrêté préfectoral indique le contraire. En période de sécheresse, l'irrigation peut en effet être restreinte par la préfecture.

Pour la création d'un plan d'eau, une autorisation préalable est nécessaire si sa surface dépasse 1000 m², et une autorisation est requise à partir de 3 hectares. Mais la création d'un plan d'eau peut nécessiter une déclaration préalable en vertu du code de l'urbanisme si elle implique un creusement ou un exhaussement de plus de 2 mètres sur une superficie d'au moins 100 m².

En ce qui concerne l'autorisation de pompage, les agriculteurs doivent demander une permission à l'organisme décisionnaire de leur région. Par exemple, en Dordogne, l'OUGC (Organisme Unique de Gestion Collective) est l'autorité compétente. De manière générale, si vous vous questionnez sur des aspects légaux, les chambres d'agriculture sont d'excellentes ressources pour obtenir des conseils sur le processus de demande d'autorisation de pompage.

Vous pouvez également consulter le décret du 23 juin 2021 sur la gestion quantitative de la ressource en eau qui vise à mieux organiser la gestion des crises liées à la sécheresse. Il harmonise au niveau national les mesures de restriction des usages de l'eau, encadre le volume d'eau pouvant être prélevé dans les rivières et les nappes phréatiques, tout en protégeant la biodiversité et les milieux naturels.

Pour les particuliers, en période de sécheresse, il suffit de se rendre sur le site du gouvernement et d'entrer son adresse pour savoir si la zone est soumise à des restrictions en matière de consommation d'eau en période de sécheresse.

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Les questions fréquentes que l'on se pose sur l'irrigation